▽ David J. Evans & Adelyn Evans

Le petit matin se levais alors que je traînais ma carcasse dans le centre-ville pour rejoindre mon chez moi, du moins celui que je partageais avec mes deux cousins. Les fois où je leur faisais l'honneur de ma présence se faisaient de plus en plus rares et ma relation avec Kenzi s’étant arrêtée du jour au lendemain après qu’elle m’est fichu à la porte pour lui avoir avoué que je la trompais depuis cinq bonnes années, j'avais tendance à être un peu plus présent, au moins je payais une part de loyer pour quelque chose. Pour ce qui était de Kenzi, je n’avais même pas pu expliquer le pourquoi,= du comment que je m’étais déjà retrouvé sur le palier devant la porte de son appartement avec mes affaires éparpillées à mes pieds. Dire que ça ne m’avait pas dérangé ce serait mentir, mais je m’étais tout de même senti beaucoup plus léger, comme un peu plus libre d’être ce que je suis réellement, et puis il y avait Aaron à présent. Ce n’était pas vraiment ce que l’on pouvait appeler une relation, cette dernière étant beaucoup basée sur le sexe, mais il restait différent des autres, pas seulement parce qu’il était lourd au possible parfois et qu’il agissait en connard grognon et aigri, c’était bien la seule personne que je prenais le temps de voir en dehors de nos parties de jambes en l’air et que je supportais. Je n’avais jamais été du genre à croire en ce sentiment qu’on nommait l’amour, et ce, même si il m’avait semblé le ressentir pour Kenzi. Résultat des courses je m’étais pris sa porte, autant au sens propre qu’au figuré, d'ailleurs, mon nez s’en souvenait encore. En arrivant devant notre immeuble je me massais l'arête du nez rien qu'à ce souvenir. T'as vraiment été un con sur ce coup-là Dave. Peut être était ce pour ça que je m'entendais aussi bien avec Aaron, le comportement de connard était aussi récurent chez moi que chez lui. Quoiqu'il me dépassait d'une marche dans ce domaine, il était plutôt difficile à surpasser.

J'escaladais les marches de notre immeuble dans un dernier effort ayant pour seule motivation celle de m'écrouler sur le canapé. Les nuits où je travaillais au bar s'étaient comme allongées depuis que Kenzi ne m'adressait plus la parole, créant une ambiance pesante pour tout le monde. J'avais même été jusqu'à ravaler ma fierté quelques jours plus tard pour tenter de lui parler mais sans succès, j'allais devoir sortir les rames bornée qu'elle était, et moi, sortir les rames, ce n’était clairement pas mon truc, alors j'avais vite abandonné et ce même si j'avais du mal à ne pas y repenser. Je farfouillais mes poches à la recherche de mes clés et, en les trouvant enfin je fus surpris de découvrir que la porte était ouverte. Je l'ouvris en grand avant de m'engouffrer dans l'appartement sans apercevoir ma cousine adorée. Je partis presque automatiquement m'étalé sur le canapé avant de geindre comme un gosse, pas besoin de cette façade de gros dur devant Ad' elle me connaissait que trop bien, ma bisexualité mise de côté bien entendu, nous avions plus une relation fraternelle plutôt qu'un simple lien de parenté entre nos deux pères. « Ad' !!! Pitié dis-moi qu’il y a des restes d’hier, je meurs de faim ! »  Je me redressais en position assise comme pour vérifier que je ne parlais pas dans le vide, on ne savait jamais, ils auraient très bien pu oublier de fermer la porte à clé, ça m'était déjà arrivé, et plus d'une fois ! Mais elle était bien là et je lui lançais un sourire ravi, on n'avait eu guère de temps à s'accorder ces derniers temps malgré le fait qu'on habite ensemble. « Ça va toi ? »

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

▽ David J. Evans & Adelyn Evans

J'avais terriblement faim, mon estomac grondait violemment sans que je ne puisse le faire taire, j'aurais pu avaler n'importe quoi, mais ce qui me faisait envie là tout de suite ça aurait été un de ces burgers que nous ramenait Ash de son boulot, ce dernier était certainement en cours et c'était pour cela que j'avais supposé en premier lieu que c'était certainement ma cousine qui était là. Ce n'était pas pour me déplaire, sa compagnie me manquait, les souvenirs d'enfance semblaient loin mais nous étions restés tout aussi proches même si on avait fini par grandir loin de l'autre on avait réussi à se retrouver et la connexion était toujours la même. Seulement nous avions grandi et les moments à passer ensemble se raréfiaient en plus de se faire plus courts alors oui, sa présence me manquait. Je me plains d'être affamé tout en m'affalant sur le canapé, en tournant la tête vers la table de salon j'aperçus tout le matériel de ma cousine étalé dessus, elle était bien là et cette pensée me fit sourire alors que je me redressais. Cette dernière sortait de sa chambre vêtue d'un de mes T-shirt, le même T-shirt que je pensais avoir perdu depuis des jours. Je lui souris d'un air ravi et amusé à la fois alors qu'elle s'installait à côté de moi tout en m'affirmant qu'il devait rester quelques trucs dans le frigo et je retins de me ruer vers celui-ci, s'il y avait une personne qui passait avant l'appel de la nourriture c'était bien Adelyn. Je lui demandais donc comment elle allait puisque, vu sa tenue et sa mine fatiguée, sa journée avait dû être longue. Elle confirma mes doutes tout en posant sa tête sur mon épaule.

Je laissais échapper un rire lorsqu'elle me précisa qu'elle avait manqué d'assommer quelques-uns de ses clients à coups de chevalet avant de me demander comment s'était passée ma journée. Je lui répondis dans un simple haussement d'épaules. « Oh bah… J’ai assommé personne non plus. » Oh j'avais bien failli également mon ex-petite-amie et collègue se faisant un malin plaisir à me mener la vie dure mais je me laissais à croire que ça lui passerait. Malgré toute mon envie de rester là, assis sur le canapé collé à ma cousine préférée pour me lamenter sur mon sort, je finis par céder à mon estomac qui s'était plaint dans un ultime grondement et me levais pour fouiller le frigo. Ade n'avait pas menti en prétendant qu'il restait deux ou trois trucs à manger, il fallait vraiment que je prenne le temps de le remplir, après tout j'étais bien le premier à rafler tout ce que je pouvais me mettre sous la dent. J'avais un appétit d'ogre et mangeais comme quatre, mais il y avait bien Adelyn qui savait s'y mettre aussi. On n'était pas de la même famille pour rien après tout. J'y dégotais une moitié de pizza au fromage qui devait certainement daté de la veille et, jugeant que ça ferait l'affaire je m'en emparais avant de rejoindre Ade sur le canapé. Je pliais la demi-pizza en deux avant de croquer dedans, mon attention se reportant sur mon T-shirt qui s'était fait accaparer par ma cousine. « Mais dis-moi il est magnifique ce tee-shirt, tu l'as dégoté où ? » Demandais je tout en feignant l'ignorance, mon air amusé trahissant toute crédibilité. « Je t'aurais bien proposé un morceau mais tu risquerais de le salir alors vaut mieux que je garde tout pour moi. » Ajoutais-je en prenant une nouvelle bouchée dans mon repas improvisé.