La journée de cour a été très fatigante, j’étais littéralement en train de m’endormir durant les premières heures, malgré l’envie d’écouter mon professeur énumérer son cour, j’avais eu du mal. Ayant travaillé tard toute la soirée hier soir, je n’avais eu que très peu d’heure de sommeil avant de me lever et de retourner en cours. Heureusement que le café était un bon moyen pour moi de tenir, je crois que c’est carrément l’invention du siècle ! Comment tiendrait-on nos journées si on n’avait pas le café, ce serait carrément impossible, on piquerait du nez toute la journée. Et dès que j’avais senti ça durant le cours de madame Ashcroft, je n’avais pas hésité à aller me prendre un petit café au distributeur. De plus on avait vraiment un temps de merde, il n’avait pas arrêté de pleuvoir toute la journée et ce ne donnait pas du tout envie de nous donner à fond. Je n’étais pas seul dans mon cas, même mes camarades de classe était pareil, je soupirais, quelle horreur ce genre de temps. En plus je devais aller travailler encore ce soir, et je n’étais pas plus motiver, malheureusement c’était le deal que j’avais passé avec mes parents. Si je voulais aller à l’université de mon choix, je devais, non seulement aller vivre chez ma sœur, mais en plus me trouver un boulot, histoire de pouvoir subvenir à nos besoins. Heureusement que nous avions aussi notre cousin avec nous, ça nous aidait pas mal.

Les heures ont passé, je suis parti travailler, j’étais de corvée pour préparer les plats aujourd’hui, un travail passionnant, je vous assure… quand on entend le minuteur vous indiquez qu’il faut, soit changer de face le steak, ou même enlever les frites de l’huile, je m’amuse comme un vrai petit fou. Mais je préfère ça que d’aller à la caisse et prendre les commandes, j’avais toujours peur de voir quelqu’un que je connaissais, avec mon petit uniforme je n’étais pas à mon avantage du tout. Je soupirais et lorsque l’heure de partir arriva enfin, je pris donc le repas pour ce soir, je savais qu’Adelyn allait m’attendre et je ne voulais pas qu’elle meurt de faim par ma faute. La nuit était déjà tombée, ce qui rendait encore de la monotonie à cette journée, surtout que la pluie était toujours là. Je me dépêchais de rentrer chez moi, fort heureusement, ce n’était pas encore trop loin, et comme je n’avais pas de parapluie, je marchais assez vite, me mettant à l’abri quand j’en avais possibilité et j’atteignais assez rapidement la maison. J’ouvre la porte doucement et rentre à l’intérieur, je n’ai pas le temps de poser mes sacs que ma sœur me jette littéralement dessus. « Salut ! » Je la laisse prendre mes sacs et enlève mon manteau que je pose sur le porte manteau. « C’était assez chiant pour te dire la vérité, si je trouve autre chose je m’en vais, je n’aime pas ressembler à un poussin, c’est humiliant… » Je lui tire ensuite la langue à sa boutade, méchante qu’elle est, Adelyn se moque de moi. « Vas-y rigole, je te ramènerais plus de repas gratuit si c’est ça, je mangerais tout pour moi tant pis. » Je souris, lui fais un clin d’œil et regarde autour de moi. « Dave n’est pas encore rentré ? »

Parfois j’aimerais beaucoup rester à la maison, tranquille, à ne penser à rien d’autres qu’à moi. Pour le moment c’est vrai que je continuais toujours mes études et que j’avais toujours de très bonne note, heureusement d’ailleurs parce que l’université ce n’était pas quelque chose de facile à faire, il fallait vraiment s’accrocher, et parfois j’avoue que ça me fatiguait, surtout lorsque je devais travailler dans ce fast food et ressembler à un poussin tout le reste de la soirée. Quelle horreur… Heureusement que quelqu’un a eu la bonne idée d’inventer le café, rien de bien meilleur pour aider lorsque nous avions du mal. Le red bull aussi était pas mal, mais je préférais prendre encore quelque chose de plus naturel.

Enfin, tout ça pour dire que la journée avait été assez difficile, déjà avec ce mauvais temps puis mon travail passionnant… et le fait que je rentre trempé n’arrangeait pas grand-chose, j’irais me changer directement une fois à la maison, sauf qu’à peine arriver, ma sœur me sauta dessus et je lui donnais donc ce que je venais de prendre. Adelyn me dit que j’étais mignon en poussin et je la regarde, un sourcil froncé, mais comment pouvait-elle me dire une chose pareille ? C’était une honte, une abomination ce costume. Je le détestais ! Je me mis à lui tirer la langue. « Mais c’est horrible ! Comment tu peux me dire ça ? Je suis sûr que la personne qui a inventé ce genre de costume, c’est pour nous humilier… puis qui aurait envie de manger dans un fast food ou les serveurs sont habillé en poussin ? Moi j’aurais envie de partir en croyant que c’est du poussin que j’ai dans mon assiette. »

Je me mis quand même à rire en voyant son air étonné avec sa menace de ne plus rien rapporté niveau repas. Hé hé je savais qu’elle réagirait comme ça. Adelyn et moi sommes très complices tous les deux, et je sais que je peux tout lui dire, même pour plaisanter, elle ne se vexera pas le moins du monde. Je suivis ma sœur lorsqu’elle déposa toute la nourriture sur la table. « Je vais lui mettre un hamburger et des frites de côté quand même. » Heureusement que j’en ramène toujours assez. Je prends donc ma part et regarde ma sœur. « Alors ta journée a été bonne ? »

Je hausse un sourcil, n’aimant pas que ma sœur se fiche de moi à l’heure actuelle. Oui je porte un costume de merde pour travailler, et oui je me sens suffisamment honteux, pas la peine d’en rajouter. Heureusement que mes camarades de classe ne savait rien de tout ça, généralement je m’arrangeais toujours pour me cacher dans ce genre de cas, mais je ne voulais pas que tout se sache, je n’avais pas très envie d’être la risée de tout le monde. Je finis par lui montrer la langue, pour me venger de ce qu’elle disait. « Quelle horreur… je n’ai plus envie de travailler là-bas… et si on échangeait nos places ? Je te promets de faire de jolis dessins pour tes étrangers ou même de devenir une sorte de Pignato en puissance, mais je ne veux plus travailler là-bas. Pi ça pu la friture. » Oui, on vous a déjà dit que j’adorais me plaindre ? Eh bien si c’est pas le cas, vous le savez maintenant. Je remets mes cheveux lorsqu’Adelyn passa sa main dedans puis la regarde en souriant. C’était une habitude qu’elle avait puis il aimait bien la voir faire ça. « C’est quand même horrible cette idée de costume. Tu pourrais pas nous en dessiner des plus jolies ? »

Je ne peux plus attendre et je pose tout sur la table avec ma sœur, c’est dur de servir les gens, ou même de préparer la nourriture et de ne pas pouvoir y toucher au risque de se faire taper sur les doigts. Alors, manipuler la nourriture et savoir que les autres mangent alors que nous, on doit attendre, c’est juste la plus pire des tortures en plus de porter ce costume à la con. En fait, en effet, faut vraiment que je change de métier en fait. Je demandais ensuite à ma sœur comment c’était passé sa journée puis souriait lorsqu’elle lui parla de la routine, elle avait fait le portrait de gens qui ne parlaient pas l’anglais. « Ah voilà une bonne nouvelle ! Ca va nous permettre de payer des factures avec mes heures supplémentaires, on va pouvoir arriver au bout. Et moi quand est-ce que tu fais mon portrait ? Tu sais à quel point je suis beau. » Je rigole tandis que je prends mon hamburger dans mes mains et que je mords dedans. A sa question sur mes cours, un morceau de salade s’échappe et je le regarde atterrir sur mon pantalon. Et zut… « Hum… ça va ouai, les cours sont pas trop dur à comprendre, j’ai juste quelques profs que je n’aime pas vraiment. Il y en a un on dirait un hibou. »