-Aie !
Quel maladroit ! Je viens à peine de m’érafler le doigt tout en utilisant mon outil et je ne me suis pas raté. Je grimace légèrement puis tente d’éviter que le sang ne s’écoule partout en mettant tout ça à la bouche, je sais que cela ne durera que quelques minutes, je commence à en prendre l’habitude maintenant, même si je ne trouve toujours pas ça normal. Pour moi c’est toujours un cauchemar, et j’espère un jour me réveiller et découvrir que rien de tout ça ne s’est réellement passé. Au moins je travaille toujours, ce qui reste la chose la plus normale dans ma vie à cet instant précis. Déjà qu’elle n’était pas réellement normal avant avec la famille que j’avais, mais maintenant tout était pire et je ne pouvais même pas retourner chez moi pour m’expliquer avec mon père, voir s’il aurait accepté de me reprendre, de toute façon tout est trop tard maintenant, il m’a rejeté, m’a bien fait comprendre qu’il ne supporterait pas du tout mon choix et s’il ne m’avait pas jeté dehors, je serais parti de moi-même… dans mon état j’aurais fini par faire une boulette, tout comme je l’ai commise avec… Rien que de penser à elle je ravale mes larmes et tente de me ressaisir. Je regarde mon doigt, qui n’a déjà plus rien puis pose mon regard sur mon patron qui vient d’arriver.
-Matteo j’ai un client qui aurait besoin de nos services, il est à l’entrée avec sa voiture, tu devrais y aller. Est-ce que ça va ?
Ajouta-t-il en voyant un peu de sang sur mon doigt. Je fais oui de la tête, un sourire confiant sur le visage.
-Oui ne vous en faîtes pas, je me suis juste fait un bobo sans gravité. Je m’occupe du client, allez prendre votre pause.
Il me sourit et me remercie donc avant de partir, quelle chance j’avais eu de trouver ce boulot chez lui, au moins je savais que si mon changement de look l’avait surpris – de toute façon je n’ai pas réellement le choix – il agissait quand toujours de la même façon avec moi. Je partis donc voir le client dont il m’avait parlé, m’essuyant les mains avec un torchon avant de sortir du garage, là où il était garé.
-Bonjour ! Je peux vous aider monsieur ?
Je mets le torchon sale dans ma poche de travaille et m’arrête d’un seul coup en apercevant qui était ce client. D’un seul coup j’ai l’impression d’avoir un bug informatique… ce mec n’est pas ordinaire, je sens qu’il y a quelque chose de différent chez lui, mais je ne sais pas vraiment quoi… en tous les cas je le trouve beau. Ah non ! Matteo ressaisi toi, ce n’est pas le moment de penser ça, de toute façon maintenant que tu es un zombie qui voudra venir avec moi, c’est déjà dur de trouver un mec qui a les mêmes sentiments en temps normal mais un mec zombie c’est pire que de la rareté. Je ne peux quand même pas m’empêcher de le regarder.