La cervelle trône dans ses paumes, visqueuse, le liquide céphalo-rachidien dégoulinant le long de ses bras se mélangeant lentement au sang qui macule ses ongles et sa peau pâle tatouée de toutes parts.
« Yum ! » Il s’en lèche d’avance les babines, assis à même le sol dans l’une des ruelles pourries d’Eugene, les jambes croisées en rien choqué par ce corps à ses côtés, corps qu’il a assis de la même manière que lui. Le corps d’un vieil agent de police qu’il connaît depuis toujours, un habitué de la zone, une trentaine d’année sur le dos. Il ne l’a jamais aimé. Et pourtant, ils sont là, l’un à côté de l’autre, parés pour un casse-croûte nocturne. Enfin, lui il va grignoter. Le flic ? Ses yeux fixent le vide, il n’essuie pas la multitude de gouttelettes de sang qui lui dégouline le long de son visage. Il faut dire qu’il lui manque le haut de son crâne… et sa cervelle…
- Trois premières bouchées, lobe frontal.
Le flic est là, bien plus jeune, plus svelte aussi bien que sa brioche commence déjà à tirer la chemise de son uniforme. C’est déjà un habitué du métier, il ressent bien l’assurance dont il fait preuve alors qu’il se trouve au beau milieu du taudis.
« T’es sérieux Walsh ? C’est la quatrième fois qu’on a des plaintes. » En face de lui, le dit Walsh père de famille pourri jusqu’à la moelle le regard, ivre, empestant alcool et tabac froid, son nez est encore poudré, rien de bien nouveau. L’ivrogne jette un regard empli de haine dans un coin de la baraque, là où se tapie sa femme. Le flic suit son regard et découvre l’épouse le nez en sang, un cocard, les yeux embués de larmes, tremblante.
« C’est à cause des jouets du mioche. Elle est tombée. Elle a crié. C’est eux qu’ont fait du boucan. » Marmonne le paternel en fixant le flic. Celui-ci se tourne de nouveau vers la femme :
« C’est quoi votre version M’dame ? » Elle fixe le flic et opine vivement, sentant très certainement le regard glacial de son époux posé sur elle, attendant juste qu’elle tente, elle se munit d’un pâle sourire et dit d’une voix tremblante :
« C’est ça, c’est ce qu’il a dit, j’ai eu peur alors j’ai crié, c’est la faute du p’tit, désolée de vous avoir dérangé, ce n’est rien, vraiment. » Il se tourne alors vers le p’tit en question. Un gamin frêle, une tignasse pas du tout peigné châtain assombrissant son visage bien trop dur pour son âge, des larmes perlent ses yeux, des larmes de colère, ça se lit dans son regard. Il fait d’autant plus petit qu’il flotte dans des vêtements trop larges pour lui :
« C’est vrai ? » Demande le flic au gosse qui lui jette un regard glacial avant de détourner son regard, fixant sa mère qui évite de le regarder.
« Rien de plus vraiment ? » Insiste le flic. La mère nie d’un signe de tête, le père hausse les épaules, le fils fixe toujours aussi dégoûté sa mère. Le flic se casse sans plus de cérémonie. Déjà à cette époque il faisait semblant de faire du bon boulot…
Un rire fou résonne dans la ruelle, il se tord de rire, tapant du coude le corps inerte du flic, s’échappant de sa mémoire :
« T’es pas sérieux Ed’ ! J’avais quoi ? 5 ans ? T’étais con ou quoi ? » Il rit encore, ses yeux fous s’amusant en regardant la cervelle visqueuse glisser d’une de ses paumes à l’autre. Ce souvenir, il l’a aussi, mais de son propre point de vue. Sa mère subissait les humeurs de son père. Ils vivaient dans un taudis et n’avaient rien d’une famille. Ils n’étaient pas heureux. Même Tobias avait été un accident remarqué trop tard qui n’avait que créer des engueulades de plus, des prises de tête, des pleurs, de l’argent, bref, pas du tout l’heureux événement comme c’est souvent dit. Tobias l’avait bien compris en grandissant. Il n’a jamais aimé son père, un chieur de première insupportable, sec, puant et poilu. Sa mère ? Comment aimer une femme qui vous a fait naître dans telle misère ? Ça l’éclate d’être à l’origine du malheur d’un gosse ? Car c’est clairement ce qu’elle a été. Mais Tobias en rit maintenant et sa voix résonne de nouveau entre deux rires, parlant au flic comme s’il était encore en vie :
« Tu sais qu’elle s’est cassée l’année suivante ma vieille ? C’t’imbécile m’a laissé seul avec l’autre violent, tu crois qu’elle aurait pris la peine de m’prendre avec elle ? Tu parles… » Il se lèche la lèvre tirée dans une esquisse froide avant de replonger ses dents dans la cervelle toujours aussi suintante.
- Quatre bouchées plus tard, lobe pariétal.
« Walsh faudrait que t’apprennes à dresser ton gosse sérieux. » Le poulet pousse le gamin de douze ans dans la porcherie qui sert aux Walsh de baraque. Ils ne sont plus que tous les deux et ça se remarque bien, y’avait un minimum de rangement quand la dame était là. Le gosse a bien grandit, enfin bien. Ça dépend. Bagarreur, malpoli, traîneur, une espèce de fripouille insupportable. Ed’ ne se souvient même plus de la dernière fois qu’il l’a vu intact. Parce que là, le mioche a le nez en sang, une blessure surplombe son arcade, des bleus contraste parfaitement avec sa peau.
« T’as fait quoi encore imbécile ! » Beugle le paternel, clope au bec, poussant le gamin à l’intérieur, il ne prend même pas la peine de répondre, d’expliqué qu’il s’est battu avec des gars de la rue au lieu d’aller en cours. Il ne répond pas, n’accorde même pas un regard à son paternel qui essaie de se débarrasser du flic en tentant de refermer la porte d’entrée. Mais Ed’ retient la porte du pied :
« Et ça, il se l’est fait comment ton gosse ? » Demande-t-il en fronçant les sourcils alors que Tobias se débarrasse de son pull déchiré et tâché de sang. Des blessures cicatrisées depuis un moment et des hématomes peuplent son dos. Le senior a un petit sourire, presque fier, dissimulant la vérité :
« C’est un violent mon gars, il aime se battre, t’inquiète je le dresserais. » La porte se referme. Ed’ reste deux minutes devant la porte hésitant, mais au final il remonte dans la caisse de flic, reprend sa tournée, va déposer un autre gamin qui fightait aux côtés de Tobias chez ses parents pour au final rentrer chez lui, auprès de sa femme et de sa p’tite famille empestant la joie. Il a déjà oublié Tobias. Il a déjà oublié les blessures béantes de vérité.
Il lève ses yeux cernés de noir au ciel soupirant face à tant de bêtise renfermé dans ce souvenir :
« T’es pas sérieux franchement mon pauvre Ed’ » Il fait une moue mécontente, plantant son index dans le cervelet du flic pourri jusqu’à la moelle :
« T’es vraiment un crevard. » Dit Tobias en regardant le visage blafard du vieux flic.
« Comment t’as fait pour avoir droit à l’uniforme franchement. » Dit-il en le regardant avec dédain, une pointe de haine colorant son regard à l’iris pâle, rien à voir avec ce regard sombre qu’il avait enfant. Il caresse du doigt un des insectes qui est tatoué sur le dos de sa main, son tout premier tatouage, ça se voit sûrement un peu, il n’est pas de la même couleur que les autres, rouge mate, une sorte de cafard tordu qui aurait répugné n’importe quelle chochotte.
« J’ai eu le droit à ça juste après ton départ… » Se souvient parfaitement Tobias. Après que la porte ait été refermée, son paternel l’avait fixé méchamment, ils s’étaient jaugés du regard jusqu’à ce que la voiture s’éloigne dans la rue alors tout était parti d’un coup, le vieux lui avait couru après dans la baraque gueulant des insultes sur son gosse avant de le plaquer au sol finissant de lui exploser le crâne, le maintenant d’un genou avant de s’amuser à écraser lentement sa clope sur la main. Tobias continuais de jouer avec la cervelle de ses doigts :
« Y’en avait pas beaucoup là-dedans… » avant de replanter ses dents avides dedans, le bulbe rachidien lui chatouillant le menton.
- Mâchouillage de l’hippocampe.
« Hey tu m’écoutes petit ? » Il frappe contre les barreaux de la cellule avec sa matraque. Adossé contre le mur en face se trouve le gamin d’autrefois. Il n’a plus sa tignasse, il s’en est débarrassé depuis que son paternel a failli la lui cramer, arborant un crâne rasé mais à moitié tatoué d’une cervelle rongée par les bestioles.
« C’est quoi ce look sérieux Tobias, tu te prends pour un zombie ? Un macchabé en phase de décomposition ? C’est quoi le but, j’vois pas. » Un rire, déjà à cette époque dénué de raison, s’échappe de la gorge de l’ado de 18 ans.
« Qu’est-ce ça peut te foutre le vieux ? » Lâche-t-il en le perçant de son regard froid. Ed’ voit parfaitement que le gosse le déteste. Il a beau le connaître depuis toujours, jamais le flic n’a eu le droit à un sourire ou un regard gentil du tatoué. En tous cas pas un sourire sincère et joyeux. Loin de là. Le flic soupire, appuyant le haut de son crâne dégarni contre les barreaux sales de la geôle :
« Ecoute petit, ton père est en taule, on va pas t’envoyer le rejoindre non ? » Un éclair traverse le regard de Tobias, comme une envie, une pulsion de violence se lisant dans son regard :
« Je me ferais une joie de le revoir le vieux… » Chuchote-t-il comme pour lui-même, un frisson figeant l’échine du flic bien gras désormais, la brioche bien forgée depuis.
« Depuis quand tu deals d’ailleurs ? » Questionne-t-il pour changer de sujet et reprendre contenance. Tobias hausse les épaules et prend un air innocent :
« Mais qui a dit que je dealais ? Qui dit que j’étais pas tout simplement au mauvais endroit au mauvais moment et que vous m’avez juste embarqué parce que ma gueule vous revient toujours pas ? » Rétorqua le jeune en défiant le flic du regard. C’est vrai ils n’avaient rien, ils avaient juste choppé le groupe dans sa totalité et Tobias était dedans, mais il n’avait rien sur lui, encore une fois… Ce n’était pas la première fois que Tobias passait au poste. Quand il était enfant et qu’il errait parce qu’il était enfermé dehors, quand il avait fait une vaine tentative de fugue au départ de sa mère, quand il s’était battu, avait traîné avec des gangs, s’était retrouvé dans des soirées pas très légales, des squats, bref, Tobias avait eu l’occasion de passer.
« Edmund… T’as vraiment pas de chance… » Tobias dévisageait le flic, un petit air vainqueur au visage alors qu’Ed’ ouvrait à contrecœur la cellule
« C’est ça, c’est ça, file tiens. » Laissa échapper le flic. Ce qu’il ressentait à cet instant, de la déception et une pointe de culpabilité…
Il faillit s’étouffer tant il riait :
« Enfin ! De la culpabilité ! » Il se tambouriner sur le torse pour faire passer le morceau qu’il avait avalé de travers. Edmund, ce flic qui suit les Walsh depuis toujours et qui n’a jamais levé le petit doigt ne ressent qu’après des siècles de la culpabilité ! Ça se fêtait !
« Sérieusement mon grand tu t’es fait désiré ! » Se moque le tatoué en léchant ses doigts regardant ce qu’il lui reste de ce festin comique, tirant sur une veine cérébrale pour la dévorer tel un spaghetti. Bien sûr qu’il devait se sentir coupable, combien de fois il aurait pu sortir le gamin de la misère ? Tobias lui en avait voulu à lui aussi, il l’avait tout autant haït que sa mère, mais ça lui était passé avec les années. A cette époque, Tobias traînait, profité de l’absence de son père, donc des coups et des limites. Oh que oui qu’il dealait ! Oh que oui qu’il était entraîné dans pas mal d’histoires loin de faire honneur aux bonnes mœurs ! Mais il s’en foutait royalement. Ça l’éclatait. Il appréciait cette adrénaline continue que lui procurait sa vie à son adolescence. Il avait passé un cap, il avait eu un déclic dans son esprit qui a fait qu’il devenait cinglé, certes, mais qu’il s’échappait, qu’il cessait de souffrir de la violence de son père, de l’absence de sa mère, il était détraqué, bien sûr, mais il vivait et s’éclatait ainsi. Il n’avait pas d’autre choix. Continuer à pleurer sur son sort et craindre les coups ? Très peu pour lui.
- Un petit peu d’occipital pour la route…
Les lumières des voitures virevoltent dans la nuit, éclairant tout le quartier. Plusieurs sont tassées devant l’immeuble où se trouve le taudis des Walsh. Voilà quelques heures que le senior a été relâché et apparemment il n’a pas fait beaucoup d’heureux.
« On dirait un règlement de compte… Tu penses que ça peut être le dealer d’arme qu’on a chopé en même temps que lui quand on l’a coffré ? » Mais Ed’ ne répondait pas. Il était dans cette porcherie d’appartement, regardant le carnage de la scène. Car c’était clairement un carnage. Mais un carnage clean. Ils n’avaient rien et ça le déstabilisait. Il fixait le vieux Walsh. Il venait juste de sortir de taule, ce même s’il aurait amplement mérité d’y passer sa vie, et quelques heures à peine à l’air libre qu’il crevait déjà. La sueur d’été perlait le front poisseux d’Ed’ qui se grattait ses cheveux grisés par les années. Il était épuisé et n’aimait pas ce qu’il pensait.
« Merde ! Ed’ ! Le gamin est là ! » Voilà celui que suspectait E’' qui faisait son entré. A peine reconnaissable, il n’avait plus rien à voir avec l’enfant qu’il était autrefois, sa folie avait pris possession de son apparence physique. C’était peut-être ça qu’il voulait après tout. Montrer qu’il n’était plus ce petit garçon fragile qui se laisse simplement frapper et marcher sur les pieds, mais qu’il a lui aussi tout pour être démon. Et ça, Ed’ n’en doutait plus un seul instant.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? » Questionnait Tobias en prenant un air faussement surpris avant de sourire :
« Vous venez encore essayer de me coffrer ? Je vous manque ? » Dit-il avec un petit rire en dévisageant les flics un à un. Mais Ed’ restait sérieux, il ne cillait pas et fixait le gamin qui avait tout d’un jeune homme désormais :
« Ton père a été assassiné… » Finit-il par lâcher, ne le quittant pas des yeux afin de ne pas rater la petite expression qui finirait de le convaincre de sa culpabilité. Mais rien.
« Et vous avez fait déplacer tout le régiment pour m’annoncer qu’il est crevé en prison ? » Dit avec un nouveau sourire Tobias, arquant un sourcil toujours aussi amusé. Qu’il ne soit pas affecté par la mort de son père n’étonnait personne, après tout qui aurait aimé un paternel pareil ? A qui allait-il manquer ?
« Il sortait aujourd’hui. » De nouveau de l’étonnement. Il excellait et ça frustrait le flic.
« Ah oui c’est vrai… Il est crevé ici alors ? » Tant d’indifférence laissant le vieux flic perdu. Il aurait aimé voir ce petit air vainqueur orner le visage squelettique du jeune homme, voir cette pointe de fierté ponctuer son regard, mais rien. Il n’y avait rien. Et ça le tuait…
Tobias frappa des mains, impressionné :
« Si ça peut te soulager, t’avais vu juste mon grand ! » Dit-il en tapotant l’épaule d’Ed’, sa tête vacillant sous les coups. C’était en effet Tobias qui avait tué son propre père. Oui il avait oublié son retour et était en charmante compagnie lorsque le père avait débarqué pour foutre son bordel, faisant fuir ses dulcinées suite à ses cris perçants. Il s’en était de suite pris à son fils, sûrement besoin de se sentir puissant après des années à pourrir en taule et à être la princesse des bodybuildés. Ouais il en avait sûrement bavé ce vieux Walsh, mais Tobias s’en était régalé de l’imaginer dans une crasse pire qu’ici, subir des coups, des brimades et l’excitation de ses p’tits camarades de prison. Il avait rêvé qu’il rende son dernier souffle derrière les barreaux, mais c’était d’autant plus amusé de le lui faire rendre lui-même. Il l’avait tué, il avait pris son temps, sa rage avait fini de prendre le dessus sur le peu de raison qu’il avait. L’éteignant un instant pour le faire sombrer définitivement. Quand elle était revenue, c’était pour dissimuler derrière lui tout ce qui prouverait qu’il était coupable.
« J’aurais pu être nettoyeur… Mais tatoueur c’est plus rigolo ! » Avoua Tobias avec un petit rire, regardant ce qu’il lui restait à grignoter…
- Gobage du tronc cérébral.
La nuit était tombée et il faisait face à Tobias, dans la ruelle. La fatigue et l’âge cernait les yeux du flic, les beignets sucrés avaient eu raison de l’athlète qu’il avait été des siècles auparavant comme s’amusait toujours à lui répéter le jeune homme qu’il connaissait depuis toujours et qui le regardait avec autant de haine que la première fois. Comme un ennemi. Comme un incapable.
« Je te le demande encore une fois, que sais-tu de cette nouvelle drogue qui traîne ? » Une rumeur, rien de plus, mais il devait enquêter. Alors Ed’, en bon petit flic qui rêve de retraite, enquêtait. Gentiment. Sagement. Et de suite allait rendre visite à son p’tit Tobias, sachant parfaitement que ce zombie ambulant si connaissait plus qu’il ne le laisser passer. Mais ce soir, Ed’ était mal à l’aise. Quelque chose avait changé dans le regard de Tobias. Toujours aussi haineux, certes, mais il semblait le dévorer mentalement et ça c’était encore plus glauque que ce à quoi il était habitué avec lui.
« Ça s’appelle de l’Utopium. Mais les stocks sont déjà vidés mon vieux, désolé pour toi. » Dit avec froideur le jeune homme.
« T’en as pris ? C’est quoi les effets ? » Aboyait le flic pour se redonner contenance et ne pas ciller face au regard du tatoué. Ce-dernier haussa les épaules :
« ça donne faim… » Puis tout alla très vite, surprenant le vieux qui n’eut pas le temps de réagir, un barre de fer venant le frapper en plein crâne, l’étourdissant, le faisant tomber au sol. Mais il était trop lent, trop gras et trop vieux, si bien que lorsqu’il vit Tobias se pencher sur lui en secouant avec un grand sourire une scie devant ses yeux il ne réussit pas à s’enfuir :
« Très faim… » Chantonnait Tobias avant d’enfoncer les crocs de la scies dans la peau du front d’Ed’ et de commencer à scier, étouffant les cris du vieux schnock en appuyant son genou contre sa bouche :
« Très… Très… Très faim… » Ponctuant chaque mot d'un coup de scie. Puis plus rien, le vide, le néant.
Tobias se léchait les doigts et les babines, sortant un cure-dent pour dégager quelques restes de ses dents avant de se lever et de récupérer sa barre de fer, s’accroupissant aux côtés d’Ed’ :
« C’était vraiment l’un des meilleurs moments que j’ai pu passer à tes côtés mon vieux. » Il lui tapota le haut de son front ouvert, vérifiant d’un œil qu’il n’avait pas laissé quelques restes de cervelle avant d’attraper un bidon d’essence et de le vider sur l’ancien flic. Il fit craquer une allumette, la fit passer sur sa clope, laissa échapper quelques volutes de fumée, regardant le vieux inerte devant lui avant de soupirer :
« Adieu crevard. » lâchant par la même l’allumette avant de s’éloigner, se tapotant le ventre, content de ne pas avoir le même début de brioche que ce pauvre Ed’…
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