David J. Evans Featuring Tobias S. Walsh

Ça devait simplement être une soirée normale, je n’avais eu besoin que de faire l’ouverture de la boîte, pour une fois que j’avais un congé payé, je voulais en profiter, et errer dans les rues en faisait partie. Ça devait donc être seulement une soirée tranquille entre moi et ma solitude, où je me contenterais de traîné des pieds pour le restant de la nuit, ça faisait du bien de se retrouvé un peu seul parfois, pas que j’en avais marre des cousins, ils étaient loin d’être emmerdants, je m’étais toujours très bien entendu avec Ad’ et Asher était devenu grand maintenant, et plutôt mâture pour un gamin de seulement 18 ans. Je n’avais pas voulu qu’il rate de trop sa jeunesse et l’avais forcé à sortir dans les bars et autres boîtes de nuit pour qu’il se détende un peu, il se concentrait beaucoup trop sur les études ou sont taf de cuisto en restauration rapide, de mon avis. Cuisto dans un fast food, sérieusement, ce n’est pas ce qu’on appelait de la cuisine, mais il préférait toujours ça à se retrouver face aux autres dans son magnifique uniforme jaune sur lequel je l’avais tant charrié. Non mes cousins étaient géniaux, même si je ne leur avais pas fait honneur de ma présence ce soir, présence que je n’avais pas accordé à Kenzi non plus, je n’avais tout simplement pas envie de jouer avec elle ce soir, et puis même si j’avais envie, celle-ci travaillait de toute façon. Je n’avais pas non plus envie  de m’embêter avec une nouvelle coucherie, bref, j’avais envie d’être seul, et n’accepterais la seule présence que d’une bonne bouteille ou d’un joint, ou bien les deux, c’était bien les deux aussi. J’étais donc seul, dehors, dans la rue et à la recherche désespéré de quelque chose à fumer n’étant pas sûr que mes simples cigarettes industrielles me suffiraient. Et je n’avais même pas Kenzi pour me fournir, habituellement elle payait ma conso de sa poche, même si je lui laissais quelques billets parfois… Je m’y étais tellement habitué que je n’avais quasi plus de contacts pour toper.  

Tant pis, je finirais bien par repérer quelqu’un,  et à croire que l’on avait lu dans mes pensées je tombais bel et bien sur quelqu’un, sur même plusieurs personnes. Je m’arrêtais en regardant les trois abrutis rageux qui s’étaient attroupés autour d’un autre type, tatoués littéralement de la tête aux pieds, enfin du moins de ce qu’il laissait en voir. Ils lui hurlaient dessus, et je plaignais le gars qui devait certainement prendre une douche après avoir reçu autant de postillons dans la figure, c’était les profils type gorilles qui se croyaient les plus forts dans la jungle qu’étaient les rues de cette ville la nuit. Ils vociféraient à la moindre contrariété, et ne supportaient pas qu’on ne leur porte pas suffisamment d’attention, fermant leur clapet en solo mais qui n’hésitait pas  à l’ouvrir quand ils avaient les copains, c’était tellement plus simple de pouvoir ouvrir grand sa gueule quand on avait des renforts et que l’autre en face était seul, quoi qu’ils n’étaient que trois ici, et même s’ils avaient l’apparence d’armoire à glace ils avaient l’air plutôt bêta et pas très impressionnant, ça ne devrait pas être compliqué de les foutre au sol.  Un coup parti mais je restais immobile, distinguant parfaitement le rire du tatoué, pas de doute, un règlement de compte certainement pour de la fumette, mais les trois n’avait pas des têtes de dealeur, alors c’était quoi ? Le prix qui ne leur convenait pas ? Ridicule. J’avais vendu pendant un moment, bien que j’avais arrêté pour les beaux yeux de Kenzi, les clients n’étaient jamais contents, surtout les acheteurs occasionnels, comme ces types surement, tu pouvais même faire plaisir et bien servir qu’ils trouvaient encore le moyen de bougonner, vraiment lassant, et ça partait très souvent en coups.  S’ils n’étaient pas contents qu’ils aillent voir ailleurs si c’était mieux.

Le tatoué attrapa en plein vol le poing de son adversaire qui se dirigeait vers son visage répondant au coup de sa main libre, il avait réussi à mettre les trois furax, et tandis que le petit chef vociférait de plus belle je commençais à m’avancer vers le groupe, le dealer n’avait apparemment qu’une malheureuse chaîne pour se défendre et j’avais cru apercevoir un couteau de poche se balader, et de toute manière je me voyais vraiment mal tracer ma route sans intervenir, c’était plus fort que moi, je me laissais donc guider par mon impulsivité et aligna un coup en plein visage par surprise à celui qui tenait le couteau et qui s’apprêtait à foncer sur le tatoué, esquivant le deuxième avant de le faire chuter au sol en lui portant un coup de pied dans le tibia. Je jetais un coup d’œil à la pseudo-victime qui s’en serais peut être sorti tout seul sans mon aide, mais ça faisait du bien de se défouler un peu quand même, c’était presque un cadeau qu’il m’avait fait là. Il avait mis son adversaire au sol avec plus d’aisance que son gabarit aurait pu laisser penser. Les deux que j'avais foutu au sol déguerpir en voyant le tatoué se diriger vers moi, l'autre gros ne semblait pas encore près à se lever, je laissais échapper un petit rire en le voyant s'essayer à se relever. « Dave. Et pas la peine de me remercier, j'passais par là et ça défoule, même si ça n'a pas durer bien longtemps, trop facile. » Je lui balançais le portefeuille d'un des gorilles que j'avais frappé la minute plus tôt, celui ci était tombé de la poche de l'un d'eux dans leur fuite, je n'avais pas d'intérêt de le garder, mais lui pouvait très bien avoir envie de se servir, et d'après ce que j'avais supposé il avait surement fourni ces trois là sans avoir été correctement payer. Ce n'était que le revers de la médaille.  « Il te resterais pas quelque chose à fumer ? J'suis pas du coin depuis longtemps. » Je venais d’emménager il y a peu dans cette ville, et les repérages étaient quelques peu difficiles, ce n'était pas Adelyn qui allait m'aider dans ma quête ni le petit cousin. J'arrivais toujours à récupérer à droite et à gauche sur mon lieu de travail, et puis Kenzi avait la taxe facile, c'était utile puisqu'elle partageait pour la plupart du temps avec moi.